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L’enseignement professé par Charles Nicolle au Collège de France il y a deux tiers de siècle se rappelle à nous brutalement quelques années seulement après la déclaration par l’OMS de l’éradication de la variole [3][3]Alors que la variole était encore responsable d’au moins deux…, qui concrétise un siècle de progrès médical ininterrompu et de lutte victorieuse contre les maladies infectieuses, les premières tueuses des hommes jusqu’auxx esiècle.

2Le 5 juin 2001 fut le vingtième anniversaire de la parution de la première publication scientifique rapportant un syndrome étrange qui, bientôt appelé sida, allait constituer l’épidémie la plus mortelle de l’histoire de l’humanité. Le 5 juin 1981, le docteur Michael S. Gottlieb et ses collègues de la division d’immuno-allergologie du département de médecine de l’université de Californie décrivaient, dans un bref article duMorbidity and Mortality Weekly Reportdes Centers for Disease Control d’Atlanta, cinq cas graves d’une pneumonie rare observée habituellement chez des sujets immunodéprimés. Le syndrome apparut comme une curiosité médicale, ne frappant que de jeunes individus dans la population homosexuelle de New York, Los Angeles et San Francisco. En 1983, fut identifié l’agent étiologique, un virus de la famille des rétrovirus. En 1984, on le soupçonne d’être présent sur le continent africain. L’infection à VIH/sida provoqua la stupeur en Amérique du Nord et en Afrique. Ce sentiment de stupeur s’étendit en moins de cinq ans au monde entier quand tous les continents eurent déclaré des cas.

3Vingt ans après, nous sommes en présence d’une pandémie due à une maladie nouvelle, qui selon les estimations de l’Onusida/OMS [2002] a entraîné la mort de près de vingt-deux millions de personnes, tandis que la vie de plus de quarante millions d’autres est hypothéquée ;« our modern-dayplague » comme l’écrit Thomas Quinn [1996] mais « a modern-dayplague » de plus en plus inégalement partagée. Le fossé s’est élargi à la fois entre le monde des pays les plus développés et celui des pays en développement, et au sein du groupe en développement entre les plus pauvres représentés, outre Haïti et le Cambodge, par l’Afrique subsaharienne, et les autres. À la fin 2000, environ un million et demi des trente-six millions de personnes porteuses du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) vivaient en Amérique du Nord et en Europe occidentale. Avec les quelques milliers que comptaient le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ces pays rassemblaient moins de 5 % des séropositifs de la planète. L’épidémie, malgré quelques réserves, peut y être dite contrôlée. Depuis l’émergence épidémique l’Afrique au sud du Sahara supporte le plus lourd fardeau qui représente aujourd’hui au moins 70 % des personnes infectées – pour 11 % de la population mondiale –, 75 % des décès, 90 % des infections chez l’enfant. À lui seul, le Zimbabwe, dont la population est estimée à onze millions, recense autant de séropositifs que le groupe des pays les plus développés. Le sida est devenu la première cause de morbidité et de mortalité, reléguant le vieux fléau du paludisme au deuxième rang.

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